ITW: Benjamin Boukpeti disponible pour le Togo
Interview de Benjamin Boukpeti avec Angelo Follykoe. Rencontré aux Championnats Nationaux de Tennis de Table le 28 décembre 2022, le seul et unique médaillé aux Jeux Olympiques pour le Togo vit sa pleine reconversion avec passion et souhaite mettre ses connaissances au crédit du mouvement sportif togolais
Angelo Follykoe : Benjamin Boukpeti, bonjour.
Benjamin Boukpeti: Bonjour…
AF: Qu’est ce que vous devenez en ce moment?
BB: En parlant de carrière sportive, je ne suis donc plus un athlète raison pour laquelle vous n’avez plus de mes nouvelles dans les médias sportifs, mes résultats, mes médailles , mes victoires ou mes désillusions puisque je n’ai plus pratiqué en compétition depuis 2012. Le sport, j’ai passé de nombreuses années à me former, à comprendre comment fonctionne une entreprise, à comprendre le management et j’ai aussi passé beaucoup de temps à prendre du recul sur ma carrière, sur le sport de haut niveau pour chercher à mieux déceler comment se construit une performance individuelle; en gros qu’est ce qui fait que je réussis ou qu’est ce qui fait que j’ai tendance à me mettre dans une dynamique pour échouer presque (sourire). J’exagères un peu. Je suis en train de travailler celà, je me concentre vraiment sur les stratégies de réussite et d’échecs. Je l’ai fait avec plusieurs dirigeants d’entreprise en tant que coach professionnel et j’envisage de mettre mon expérience au bénéfice du mouvement sportif togolais, afin que ceux ci puissent atteindre le haut niveau.
AF: Dites-nous cette reconversion était dans votre tête pendant que vous étiez en compétition lors des JO de Pékin en 2008?
BB: Alors je suis quelqu’un qui marche beaucoup à l’instinct même si ce que je fais est structuré et dans l’ordre à ce que ca marche. C’était pas prématuré sur cette forme. Par contre depuis que j’ai été médaillé olympique et que j’ai mis les pieds au Togo, je me suis toujours promis d’apporter de la valeur au Togo du moment j’ai fait le choix d’être international togolais. J’ai envie d’assumer, de porter ses couleurs jusqu’au bout tant que je suis vivant. Je veux donc apporter de la valeur aux togolais, aux sportifs , aux entraineurs. Aujourd’hui voilà j’ai un peu du recul pout tout ce qui est de l’encadrement. J’ai quand même fait huit ans et j’ai un mandat à la commission des athlètes à l’ACNOA. Je commence à mieux comprendre comment fonctionne les instances de gouvernance de sports.
AF: Benjamin Boukpeti, qu’est ce que vous comptez apporter aux sportifs, athlètes togolais ?
BB: Je vais parler de ce qui manque… c’est vrai qu’il manque des figures d’inspirations et aussi de la compétence concrète à haut niveau; c’est vrai qu’on a qu’un, deux ou trois champions c’est difficile de les obliger à se recycler pour permettre aux sport togolais de faire du haut niveau. Je pense que c’est ce qui manquait de mon point de vue. C’est aussi pour cela je reviens, disant qu’il y a un grand frère capable d’aider ses frères champions nationaux à tendre vers le haut niveau et je voudrais que les sportifs togolais puissent tirer des avantages de mon vécu, de mon expertise.
AF: Vous ne voulez pas seulement sur le canoë-kayak votre discipline de prédilection mais vous vous intéressez à tous les sports?
BB: Bien sûr… ce sera mal placé ou maladroit que de vouloir se focaliser rien que sur cette discipline exclusive. Quand on a fait le camp sportif après les Jeux Olympiques avec les jeunes, on a touché tous les sports le karaté, l’athlétisme, le tennis de table, certes le canoë kayak était dedans mais c’est un sport qui nécessite tellement d’équipements, des sites d’eau, de rivières et de navigation partout à travers le monde. On peut avec le tennis de table par exemple sortir des champions, atteindre le meilleur niveau comme le jeune Agbetoglo Mawussi le meilleur pongiste junior au monde dans la catégorie des moins de 12 ans à une certaine époque. On peut surfer sur le concret qui existe déjà.
AF: Benjamin Boukpeti, vous êtes à Lomé en ce moment. C’est quoi le contenu de votre calendrier en matière de visites et de réunions de travail ?
BB: Le calendrier est extrêmement restreint. Ma priorité est de prendre attache avec les autorités, ce qui a été fait et qui continue d’être fait et de créer un cadre nécessaire pour pouvoir travailler. On ne peut pas aider un athlète de haut niveau à se créer une carrière solide s’il n’y a pas un cadre juridique cohérent, s’il n’y a pas du lien sur certains sports avec des agents, des sponsors qui soient cohérents. Moi je crée ces attaches là, de sorte à être toujours dans la formation. Et bien sûr, moi je ne pourrai pas vivre sans respirer le sport, savoir les athlètes transpirés, tout comme les entraineurs. Là je profites du championnat national de tennis de table, pour être sur le terrain par exemple et me frotter à la réalité du sport.
AF: On vous reverra bientôt ?
BB: Oui vous me reverrez très bientôt.
AF: Si vous avez un message pour les jeunes athlètes qui vous ont connu, quel message de la part de Benjamin Boukpeti?
BB: J’ai envie de dire que chaque sportif, chaque athlète togolais qui est vraiment prêt à se donner les moyens d’être un athlète de haut niveau, qui est vraiment prêt à se dire même si c’est dur, même si personne ne m’aide , je le ferai, cette personne là doit avoir mon numéro et me contacter.
AF: Benjamin Boukpeti, merci.
BB: Avec plaisir… (sourires)