Culture : Patrick Kodjo AGBOWADAN, peintre contemporain africain « j’envisage faire un retour à la source avec le projet Dzinyefe »
Patrick Kodjo AGBOWADAN artiste plasticien togolais résident au Burkina Faso était sur le 4e festival international de l’art plastique et de la performance émomé art (29 avril au 8 mai) au Togo. Il se prononce sur sa première participation et aussi sur son projet pour le Togo dans les mois à venir.
Bonjour Patrick !
PKA : Bonjour !
Que dites vous de votre premier festival émomé art ?
PKA : C’est un bon festival qui a de l’avenir j’y ai apporté mon expérience qui va servir à améliorer ce qui se fait.
Vous vivez au pays des hommes intègres depuis 2010 où vous avez acquis un bagage culturel. Quelle est alors votre ambition pour le Togo ?
PKA : J’envisage faire un retour à la source avec mon projet nommé ‘’DZINYEFE’’ ou je suis né ou village natal. Je l’ai déjà entamé ici (au Burkina faso) avec certains allemands et bientôt il sera exécuté au Togo. Je suis en collaboration avec un artiste local émergeant Daté Kodjo Amouzou, dans les prochains mois nous allons travailler pour bâtir un pont culturel entre le Burkina et le Togo, ce que j’appelle métissage culturel.
De loin quel regard portez-vous sur l’art de votre pays ?
PKA : Actuellement au Togo l’art est entrain de renaitre, autre fois mon pays avait une très bonne place artistiquement parlant mais il a régressé à un moment donné. Les gens accordent peu d’importance aux œuvres d’art en ils ne voient pas leur impact sur la jeunesse.
Que faire selon vous pour redonner vie à l’art au Togo ?
PKA : Il faut qu’on forme les jeunes en leurs faisant comprendre que l’art c’est une éduction. Et j’encourage les autorités à créer des plateformes pour valoriser et encourager les artistes plasticiens du Togo. Elles doivent permettre à la jeunesse de travailler, d’investir dans l’art afin de susciter une qualité dans les créations.
Patrick kodjo AGBOWADAN vous faites partie d’un groupe d’artistes burkinabés qui a lutté pour qu’on intègre l’art plastique aux enseignements dans certains établissements scolaires au Burkina Faso. Parlez nous de cette initiative.
PKA : C’est un projet qui a englobé dix associations culturelles qui travaillent dans les espaces publics. On s’occupe de la jeunesse et on intervient dans les grandes écoles privées. Nous nous sommes dit pourquoi ne pas faire profiter aux établissements scolaires publics. Et nous avons fait les démarches qui ont abouti, conséquence le gouvernement a instauré l’enseignement de l’art plastique dans une quarantaine d’écoles. La crise sanitaire à la Covid 19 a freiné l’ampleur néanmoins nous sommes entrain d’étudier des possibilités pour étendre ça à d’autres enfants.
Patrick sur quoi aimeriez vous conclure ?
PKA : très bientôt je reviendrai à Lomé pour rencontrer mes collègues dans l’optique d’organiser des ateliers, des colloques, un workshop afin de mettre un projet béton en place qu’on va communiquer prochainement.
Merci Patrick !
PKA : Merci à vous aussi ce fut vraiment un plaisir pour moi !
Qui est Patrick Kodjo AGBOWADAN ?
IL est né au TOGO en 1981, fruit d’un couple d’artistes, son père étant sculpteur et sa mère chanteuse traditionnelle. D’emblée il a grandi dans une famille qui vit l’art au quotidien.
L’art de Kodjo AGBOWADAN est thérapeutique, spirituel, c’est au-delà des pensées et de l’imagination ; il guérit et enseigne à travers ses œuvres. L’artiste exprime à travers les personnages fantômes qui représentent des divinités mystérieuses pour lui qu’il respecte beaucoup et qui lui permettent de connaître sa vraie nature divine et de l’accepter. Sculpteur, peintre il fait de l’upcycling (récupération, recyclage, redonne vie aux anciens objets, aux déchets).
Quelques créations de Patrick